Par Moussa Tatakourou- Chère mère, j’ai été personnellement surpris, d’apprendre le weekend passé une phrase que vous avez employée contre nos confrères qui sont souvent déployés aux siège de votre parti, le RPG-arc-ciel, pour la couverture médiatique de vos assemblées générales. «Le journaliste qui sera pris ici sera brûlé vif !» Quand j’ai écouté votre vox, prononçant cette phrase, je me suis posé une question: Etes-vous une femme qui a mis au moyen un enfant au monde ?
Non, je ne crois pas qu’une femme africaine, en plus de la société Mandengue, voire dans ton village Koundjan dans Mandiana, puisse perdre le sens de l’humanité en sa qualité de mère ou maman, au point de dire de tels propos à l’encontre des journalistes qui ne sont munis que de leur stylos, bouquins, ou dictaphone.
Avant de vous rappeler le rôle de la femme dans la société africaine, je voudrais d’abord m’adresser au associations de presse de notre pays et à votre parti, le RPG-arc-Ciel, en leur demandant humblement de saisir le procureur contre votre personne pour menace contre notre corporation. Au RPG-arc-ciel de vous convoquer à un conseil de discipline au sein du parti, pour des explications.
Notre confrère, Mohamed Koulla Diallo a été froidement abattu devant le siège de l’UFDG. Jusqu’à nos jours, le coupable n’a pas été identifié. Vous, vous êtes identifiée comme une femme qui promet de brûler un journaliste. Vous êtes une femme terroriste, une mère criminelle, vous êtes la violence personnifiée au féminin. Que les bonnes mères africaines me pardonnent !
La femme est une réalité fondamentale, car située au centre du «drame» de la reproduction, de la conservation de l’espèce humaine. Consciente de la fragilité de la condition humaine, la femme « donne la vie »… mais aussi est en quête de la paix, de la solidarité, de la défense de la dignité de chaque individu.
Elle est donc une « figure vénérée », puisqu’elle a le pouvoir de faire naître la vie, comme le fait la Terre… Elle devient ainsi une « déesse», une figure « sacrée », égale aux dieux…
Elle est aussi «mère nourricière», comme la Terre encore, qui allaite, fait manger, permet à son enfant de grandir…
Par extension, elle est considérée comme «responsable de tous les êtres humains», dont l’étranger qui, par définition, est lui aussi un être fragile… Elle est « protectrice ». Et c’est pourquoi elle se situe « hors des bains de sang », ne participe pas aux guerres, et s’abstient, voire disparaît des conflits politiques. Elle est garante d’un « droit d’asile (traditionnellement, une hutte est réservée à ce rôle dans les concessions), elle a le rôle de défense de la dignité de l’enfant (malade ou handicapé)…
Il est noté que, là bas, comme ici, si ces tâches fondamentales, ne sont pas « reconnues » par la société, alors il se dit que « les femmes ne font rien »…
Protectrice des vivants, elle l’est aussi des morts (offrandes aux ancêtres), et des malades (fonction de guérisseuse, de cueillette des plantes médicinales), d’où les rites de massage, d’endormissement, de bains…
D’elle, dépendent les premiers apprentissages, la parole, les mouvements, la pensée, c’est à dire une mission « éducative » via le chant, les berceuses, le « dialogue intense » que permettent les contes, les devinettes, les proverbes… La «socialisation» à travers des rites de baptême, de présentation publique au clan, à la société, mais aussi à la nature…Il s’agit d’une éducation individuelle d’abord, puis collective, ouverte à tous les enfants, car, en Afrique, « tout espace (social) est éducatif »…
La femme crée ainsi une «interdépendance» à l’intérieur de la famille, mais aussi du clan, de la société, de l’ensemble de l’humanité… Elle donne des repères à l’enfant vis-à-vis de la société humaine, qui inclut les morts (le passé), les vivants, mais aussi ceux à venir (le futur)… mais encore des repères vis -à vis de la Nature, du règne animal, végétal, minéral…
Mais cette dame Fanta Sacko est hors du commun,elle est capable de bruler un etre humain pour des fins politique.
«La gueule d’un canon est moins dangereuse que la bouche d’un calomniateur.»I djan to I dah ro.
Moussa Tatakourou Diawara