Le procès de l’ancien ministre des postes et télécommunications s’est poursuivi ce mercredi 7 juin devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF).
Lors de cette audience, la partie civile était absente, le ministère public a sollicité un renvoi mais cette demande n’a pas été acceptée par le juge Alhassane Mabinty Camara qui a demandé la comparution du nouveau témoin.
Bangaly Sanoh, ancien directeur financier de la Sotelgui a livré sa version par rapport aux 50 millions de dollars.
« Je fais partie de ceux qui ont défendu ce projet de 50 millions. J’ai été un employé de la Sotelgui et j’ai été recruté en 1999. En 2011 j’ai été nommé directeur financier pour faire sortir la société Sotelgui d’une crise… La mise en place du prêt de 50 millions ne m’a pas trouvé à mon post. J’ai participé à la signature de l’accord, le 12 mars 2012, on a reçu l’arrêté de mise en place du comité de gestion de la SOTELGUI avec suspension des pouvoirs du financier. Moi je préparais maintenant les états financiers et les soumettre au comité de gestion. Dès le 12 mars 2012, et 27 avril 2012, juste un mois comme ça, il y a eu restructuration, et on m’a enlevé. On m’a nommé responsable de l’audit interne de la SOTELGUI. La mise en place de ce prêt a été faite à mon insu. Au moment où j’étais responsable de l’audit interne de la SOTELGUI, je m’apprêtais à mettre en place les manuels de la SOTELGUI, on dit non ! Vous êtes licenciés. On nous a payé les règlements, moi je ne me suis pas intéressé à la suite. Je fais partie de ceux qui ont négocié le prêt mais la mise en place a été faite quand j’étais maintenant licencié. C’est ce que je connais dans cette affaire des 50 millions de dollars de China Exim Bank », a-t-il laissé entendre.
Après le témoignage de l’ancien financier de la Sotelgui, les avocats de Oyé Guilavogui ont sollicité une fois encore sa remise en liberté conditionnelle pour que la phase des réquisitions débute. La demande a aussitôt été rejeté par le juge. Une décision qui a frustré les avocats de Oyé qui ont menacé de ne pas se présenter à l’audience prochaine.
Le juge Alhassane Mabinty Camara a renvoyé l’audience au 14 juin pour une ultime comparution du témoin Ismaël Kaba et la production du relevé bancaire de Oyé Guilavogui.
Il faut rappeler que c’est la cinquième fois que la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) rejette la demande de mise en liberté conditionnelle de Oyé Guilavogui.
L’ancien ministre est accusé de détournement de deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux, portant sur la relance de la société de téléphonie mobile SOTELGUI, financée par la banque chinoise China Exim Bank à hauteur 50 millions de dollars américains.
Aïssata Barry