Depuis près de deux semaines, les choses sérieuses ont débuté avec le secrétaire de la toute puissante branche syndicale du SLECG. Donc, depuis l’audience accordée par le Président de la République à Aboubacar Soumah et la mise sur scène d’une nouvelle équipe de négociateurs, du moins, depuis que Alpha Condé a autorisé les tenants de son pouvoir à tous les niveaux de prendre contact et de discuter enfin avec le dissident syndicaliste célèbre, c’est quasiment l’effet boomerang. C’est du surplace avec des discours caustiques qui laissent apparaître des dissensions graves au sommet de l’Etat. Les guerres d’égo s’installent, le pouvoir se couvre d’avanie et apparaît trop ridicule. Des Guinéens qui croyaient encore qu’il existe au plus haut sommet un leader incontesté qui peut taper du poing sur la table pour siffler la fin de la vadrouille dialectique au sein de l’équipe sont surpris du contraire.
On assiste à un véritable bal de faux-fuyants aux conséquences dégradantes pour l’autorité du grand chef.
On se brocarde à souhait, en privé et en public sous l’œil indifférent du patron, ou peut-être devant l’impuissance du patron. La bataille a quitté le camp adverse pour s’installer dans l’entourage du Président.
L’opinion peut continuer à se régaler avec des acteurs de premier plan , qui se livrent de façon discontinue, une guerre de tranchée pour un positionnent immédiat et futur. Le laxisme, la complaisance et la manipulation qui s’embrigadent avec l’impunité, érodent dangereusement le pouvoir
Aboubacar Soumah ne veut rien entendre parler sinon que la satisfaction de ses réclamations. Il l’a toujours réitéré depuis qu’il a été catapulté au pinacle grâce aux médias, mais aussi et surtout, grâce à la mobilité de l’Etat et à l’avidité des enseignants , au bien-être .
Le bon négociateur, c’est de faire changer l’intransigeant de sa position initiale, le ramener à une position raisonnable telle que cela lui est recommandée.
Le bon négociateur, c’est l’aptitude de quelqu’un à faire bouger des lignes figées à cause des divergences notoires des points de vue et de la façon dont les premiers qui se sont mal essayés.
Face à la stagnation des négociations, il est normal de trouver des coupables devant l’éternel.
D’un constat banal, le principal coupable n’est pas caché, c’est bien le Président de la République dont la politique de gestion du pouvoir a pris un gros bide.
Son management surtout, donc sa politique de gestion tout court à vouloir être l’alpha et l’oméga de toutes les actions, à vouloir désavouer tous ses lieutenants, cette politique a atteint ses limites avec un peuple en mutation.
Le Président doit reprendre les choses en mains, soit pour satisfaire totalement les syndicats ou leur tenir un langage de fermeté qui s’apparenterait à un refus autoritaire de les satisfaire. Il doit à cet effet, faire face aux conséquences qui adviendront.
ML Cissé