Hier mercredi, lors de la célébration de la fête d’indépendance au stade du 28 septembre, l’apparition de Mohamed Lamine Bangoura, installé dans le fauteuil du président de la cour constitutionnelle, continue de susciter de la polémique.
Le fait que Mohamed Lamine Bangoura, élu récemment par un groupe de conseillers de la cour constitutionnelle, président de la plus haute juridiction du pays, se soit retrouvé à la loge officielle, au compartiment réservé aux présidents d’institutions, provoque le courroux de certains acteurs de la société civile guinéenne, dont Adourahmane Sano, de la PCUD.
« C’est un acte qui vient accroitre le malaise et la frustration au niveau des populations. A mon avis, il fallait s’attendre à ça, tout portait à croire que les agissements à la cour constitutionnelle n’étaient pas fortuits. Donc, c’est un mépris exprimé par l’exécutif face à nos lois. C’est vraiment regrettable, c’est dommage, et je pense que les démocrates doivent continuer à se battre en essayant de faire valoir le droit pour sauver la démocratie » a réagi le numéro 1 de Plateforme nationale des citoyens unis pour le développement
Mais pour Adourahmane Sano, le cas Mohamed Lamine Bangoura, non encore tranché et pouvant cacher un agenda suspect, continue d’être au centre des attentions : « c’est clair que c’est une situation qui est déjà sur la table, la cour suprême n’a pas encore tranché, le Balai Citoyen a introduit une action en justice contre ses conseillers qui veulent, vaille que vaille, paralyser la cour constitutionnelle en violation de la loi. C’est ce qui continue aujourd’hui. Nous continuons à observer la procédure judiciaire, tout en se préparant et continuer à s’organiser contre le problème de modification constitutionnelle », assure-t-il.
Et de conclure par un appel à l’endroit de la communauté internationale : « Nous n’avons pas de message à adresser au gouvernement, c’est plutôt à la communauté internationale. Parce qu’aujourd’hui, la CEDEAO, l’Union Africaine, le système des Nations-Unis et l’Union Européenne, sont bien au courant de ce qui se passe en Guinée. Il est temps qu’ils se prononcent », en appelle-t-il.
La présence de Mohamed Lamine Bangoura au stade du 28 septembre est intervenue au moment où les l’opinion publique guinéenne attend que le président de la république, tranche dans cette crise.
Saidou Barry