Suite à l’attaque suivie de vandalisme des installations de la société minière Guiter Mining, le 14 novembre 2018, dans la sous-préfecture de Banankoro, une mission d’acteurs de la société civile, s’est rendue ce mercredi 30 janvier 2019, sur le terrain pour constater les faits et écouter les différentes parties.
Cette mission composée du bureau de la jeunesse CEDEAO-Guinée, à sa tête Dorah Aboubacar Koïta et le collectif des jeunes pour la cause de la République (CJCR), a rencontré toutes les parties et à échanger avec les citoyens à la base (les notables, les jeunes et femmes), les autorités civiles et les responsables de l’entreprise Guiter Mining, victime de vandalisme.
De part et d’autre, chacun a livré sa version des faits. D’un côté les citoyens de Banankoro, qui ne reconnaissent pas avoir calciné les engins de l’entreprise, accusent celle-ci de marginalisation et pointent du doigt la faim qui les aurait poussés, selon eux, à exploiter le sable entreposé de l’entreprise.
De l’autre, la société par la voix de Mohamed Lamine Condé, chargé des relations communautaires, Guiter Mining paie UN pourcent (1%) de son chiffre d’affaires à toutes les sous-préfectures de Kerouané « mais le gros lot est destiné à Banankoro et environs », soutien-t-il.
Selon Lamine Fanta Kaba ingénieur chargé des mines à Guiter Manning, l’incident survenu sur les installations, a freiné l’exploitation et les dégâts sont estimés à des millions de dollars.
« On a perdu des bulldozers, des camions, etc, qui coûtent des millions de dollars », s’est-il plaint.
« Nous avons écouté toutes les parties, visité le terrain pour constater les violences qui ont secoué la localité. Le premier sentiment, c’est un sentiment de déception et de condamnation parce que les violences ne peuvent en aucun cas être justifiées. Il faut les condamner de la façon la plus énergique, de part et d’autre. Ce qu’il faut retenir en plus, c’est l’inexistence de l’Etat qui ne n’anticipe pas. Il déplace les choses. Le problème de Banankoro, est un problème profond où il va falloir dialoguer. Il faut que les gens acceptent de s’ouvrir au dialogue. L’Etat à son tour, doit prendre sa responsabilité pour nous éviter ces violences en répétition pour que les zones minières ne soient pas forcément des foyers de tensions. Sinon, cela ne favorise pas le travail car, les entreprises ne peuvent pas travailler dans l’insécurité et les citoyens aussi ne peuvent pas aspirer à un développement. C’est pourquoi, en tant que société civile, nous allons nous investir », a livré Dorah Aboubacar Koïta, chef de la délégation.
Avant d’ajouter : « Après le travail, nous allons produire un rapport bien détaillé, de tout ce que nous avons écouté et constaté sur place. Toutes les parties seront servies et l’Etat en premier, à travers ses départements ministériels concernés. En tant que société civile, il faut qu’on se mette en branle pour réveiller les services de l’Etat et promouvoir le dialogue », a-t-il conclu.
« J’invite les citoyens de ma zone à la sérénité et à la paix. J’invite également les entreprises et les habitants à collaborer étroitement dans la réciprocité. Toute entité qui peut nous aider à instaurer le dialogue entre les populations, est la bienvenue », a déclaré Malon Diawara, maire de la commune rurale de Banankoro.
Pour rappel, l’incident qui avait éclaté en fin de l’année dernière a fait des dizaines de blessés à Banankoro.
Mamadou Sagnane depuis Banankoro