La tension est toujours vive dans la préfecture de Dalaba. Cette ville, autrefois appelée Suisse de l’Afrique a, depuis le début, observé les mouvements de protestations contre la modification de la constitution.
Mais ces dernières 48 heures, ces manifestations ont pris une autre tournure.
Le préfet de Dalaba et le maire, ont été tous chassés de la ville par les jeunes.
En conséquence, tous les bâtiments administratifs ont été attaqués, pillés et vandalisés par les manifestants. Le bloc administratif de la préfecture, le commissariat de police, la prison civile, la résidence du préfet et la compagnie de gendarmerie, rien n’a été épargné.
Sur le feu de l’action, on voit des jeunes défoncer des murs, briser des vitres, arracher des portes et brûler de documents administratifs.
Certains d’entre eux, y mettaient du feu, alors que d’autres, emportaient des objets de valeurs comme des ordinateurs, des fauteuils, des climatiseurs…
Ces actes de vandalisme se passent en l’absence de toute autorité policière. Tous les agents de police ou de la gendarmerie de la localité, ont soit, quitté la ville, soit trouvé refuge ailleurs.
Les renforts venus de la préfecture de Labé, pour tenter de contrôler la ville, ont été contraints de replier.
Dans la ville, l’accès est quasiment impossible. A chaque 100 mètres, des barricades sont érigées. Un contingent composé de gendarmes, de policiers et de militaires, venus de Mamou avec des armes de guerre, n’a pas pu accéder la ville, à cause de troncs d’arbres et des gros cailloux, drainés sur la route par les manifestants.
Jusqu’au moment où nous quittions la ville (19 heures), les jeunes manifestants, munis de lance-pierres, de frondes et d’armes blanches, régnaient en maîtres absolus des lieux.
Des centaines de véhicules dont celui du père de l’ex ministre Kalifa Gassama Diaby, sont bloqués, depuis 9 heures du matin, à 10 km de la rentrée de Dalaba, exposés à toutes formes de menace de la part des manifestants.
Alpha Mamoudou Barry, de retour de Dalaba pour mosaiqueguinee.com