L’humanité célèbre le 22 mars de chaque année la journée mondiale de l’eau. Une journée porte ouverte a été organisée, en différée, à cet effet, vendredi, sous la thématique : » les eaux souterraines, rendre l’invisible visible », par la direction générale de la société des eaux de Guinée SEG, à son siège, à Conakry.
C’était en présence du nouveau directeur général de l’établissement, des cadres de son cabinet, des agents de terrain ainsi que des clients et autres.
L’initiative s’inscrit dans la dynamique de promouvoir des échanges francs et constructifs entre les différents acteurs intervenants dans le secteur de l’eau sur le problème d’accès à l’eau potable en Guinée ainsi que les perspectives et les opportunités existantes, les rôles et les responsabilités de ces différents acteurs.
Dans son discours de circonstances, le nouveau directeur général de la SEG, Aboubacar Camara, a rappelé que depuis la mise en place de la société en 2001, elle compte de nos jours, près de 800 travailleurs titulaires et 250 travailleurs de la main-d’œuvre journalière.
« Ce personnel composé de cadres d’encadrement, d’employés et ouvriers, s’est battu tant bien que mal au cours de ces deux dernières décennies afin de fournir de l’eau potable aux populations en zone urbaine » , a mis en avant Aboubacar Camara
Il a toutefois indiqué qu’en dépit de ces efforts, le taux d’accès à l’eau potable en milieu urbain reste faible pour la ville de Conakry
« Sur un besoin journalier d’environ 390 000 m3, la SEG ne produit que 150 000m3, soit 38% des besoins en eau. Ce qui signifie que seulement 14% de la population à l’accès à l’eau », a-t-il déploré.
Selon lui, le constat reste le même au niveau de toutes les villes de l’intérieur du pays couvertes par la Société des eaux de Guinée : « Les conséquences de ce déficit de production se répercute sur l’ensemble des secteurs de gestion de la Société », a-t-il révélé.
Aux dires du DG Aboubacar Camara, à cause des défaillances de ses installations, la SEG perd à ce jour près de 50% de l’eau produite à travers les fuites, la fraude.
« Sur un total d’environ 120 000 abonnés à Conakry, seulement 59 899 sont facturés soit 50%. Près de 60 000 abonnés ne sont plus facturés soit 50%. Ce faible taux d’abonnés facturés est essentiellement dû au manque total d’eau dans la plupart des quartiers de Conakry malgré le programme de distribution par intermittence initié et appliqué par la SEG » , a-t-il indiqué de la SEG.
Il a par mentionné que la SEG ne bénéficiant d’aucune subvention de l’Etat, ne fonctionne que sur la vente d’eau qui, malheureusement est très insignifiante à cause du déficit de production et des pertes d’eau : « à date, la dette de la SEG s’élève à des centaines de milliards ».
Pour lui cette contre-performance de la SEG doit interpeler tous les acteurs intervenants dans le secteur. Par conséquent, les pousser à redoubler d’efforts afin d’atteindre les objectifs de la mission qui leur a été confiée d’une part et gagner la confiance des populations d’autre part.
« La SEG a aujourd’hui besoin d’investissement en infrastructures adaptées afin de pouvoir satisfaire les besoins en eau de la population », en a-t-il insisté.
Le directeur général de la SEG a enfin souligné que cette journée porte ouverte a un seul objectif, c’est lui de donner la parole à ceux qui sont la raison de l’existence de cet établissement, qui ne sont autres que les clients.
«A cet effet, nous vous invitons à nous communiquer vos préoccupations, vos critiques, vos recommandations, afin de mieux vous servir au cours de notre exercice », a conclu Aboubacar Camara.
Alhassane Fofana