Au cours d’une interview qu’il a bien voulu accorder à notre rédaction, Idrissa Cherif, président du parti UCG a livré son analyse sur l’actualité sociopolitique de notre pays.
Dans cet entretien réalisé ce samedi 16 avril 2022, l’ancien ministre de la transition dirigée par le capitaine Moussa Dadis Camara, a été interpellé sur l’ouverture du cadre de concertations inclusifs, la pression de la CEDEAO sur les autorités de la transition, mais aussi sur la CRIEF.
Cadre de concertations :
Je pense que c’est une très bonne initiative. Hier, on était presque tous étonné quand on a vu les 10 lignes que Mory Condé, ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation a publié officiellement. Je pense que personne n’est resté inerte. On a vu que vraiment qu’il y a un travail de fond qui est en train d’être fait et que ces 10 lignes rentre directement dans le cadre même du processus et de la sortie de la transition. Donc, c’était bien. Nous avons toujours dit que dans ce pays il faut toujours une concertation entre les guinéens, il faut l’encourager et il faut dialoguer, il faut qu’on ait le courage de s’asseoir et discuter quelque soit la forme parce que ça se terminera toujours par ça. Donc, pour faire mieux l’économie d’énergie il est toujours mieux de commencer par ce débat. Certes les gens vont soulever des préalables, mais les préalables je pense que c’est à l’intérieur des discussions qu’on peut analyser tout cela et avec le préalable on peut boucler une discussion.
Absence des « grands » partis politiques à l’ouverture de ce cadre de concertations :
Je pense que ce ne sont pas les seuls qui ne sont pas venus. Je n’ai pas vu le FNDC, aussi certaines organisations de la société civile et autres…Mais, il y a eu des gens qui avaient boudé mais qui sont venus parce que la salle était archicomble et puis les diplomates aussi se sont déplacés avec un très grand nombre. Mais je pense qu’on a eu à encourager le premier ministre pour lui dire surtout, avec notre coalition qu’on vient de mettre en place, qu’on a pas encore officiellement lancé, nous avons dit qu’il faudrait que le Premier le Ministre prend son bâton de pèlerin et qu’il aille rencontrer ceux qui ne sont pas venus, qu’il aille les convaincre pour revenir à la table de discussion et que c’est ensemble qu’on pourra trouver les différentes solutions d’une sortie de crise qui pourrait être favorable à tout le peuple de Guinée. Donc, à mon avis je pense que l’initiative est très bonne et c’est ce qu’on a demandé depuis très longtemps et si c’est venu donc je pense que c’est à saluer.
Pression de la CEDEAO sur la junte :
Je pense que la CEDEAO n’avait pas de visibilité, voilà pourquoi ils ont donné un ultimatum. Mais, ils étaient dans la salle hier, donc leur représentant était dans la salle. Je pense qu’il saura rendre compte au bureau de la CEDEAO, leur dire voilà, l’initiative est déjà lancée et donc la balle est maintenant dans notre camps. Ce n’est plus maintenant au niveau du CNRD, mais c’est au niveau maintenant de la classe politique et des forces vives de la nation. Donc, ce n’est plus maintenant une course de vitesse, mais ça doit être une course de fond. Je pense qu’ils doivent revoir maintenant leur feuille et puis ajourner les différentes sanctions parce que l’étape est déjà partie et puis voilà c’est à nous maintenant de décider quel est le jour, le temps que nous allons donner pour un véritable chronogramme de sortie de crise.
Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières (CRIEF) :
Je pense que depuis des années, ce pays a été géré, bien géré, mal géré. Je pense que ceux qui ont accès à ces dossiers, je pense que ce sont eux qui courent. Nous nous sommes des profanes, c’est vrai qu’on a été des ministres de la république et le jour qu’on nous convoque on viendra aussi répondre de notre gestion et ceux qui n’ont rien à se reprocher iront. Mais, ceux qui ont quelque chose à se reprocher vont se défendre. Ce qu’on vous demande de faire le point sur une situation, vous faites. Donc, je pense que c’est un problème de justice et il faut laisser la justice faire son travail.
Entretien réalisé par Al Hassan Djigué