Poursuivi pour enrichissement illicite, blanchiment de capitaux et corruption, le directeur général de l’entreprise Flavio voyage, Facinet Camara a comparu devant les juges de la CRIEF, ce mercredi.
Dans sa déposition, le prévenu a nié en bloc les faits pour lesquels il est poursuivi.
Pour se justifier, il a déclaré à la barre disposer de plus de 70 témoins qui ont voyagé dans le cadre d’un contrat de prestation qu’il avait signé avec la CENI, en 2019, pour une mission de voyage pour le recensement des électeurs à l’étranger.
Le contrat que son agence avait paraphé avec la CENI était à hauteur de 3 milliards 409 millions 836 mille 118 GNF.
Il précise que ledit contrat a été préfinancé par Mohamed Kébé, agent commercial (frère de l’ancien président de la CENI) à hauteur 2 milliards GNF et quelques poussières, ainsi que certains membres de sa famille et l’agence SMC voyage.
Selon lui, ce contrat avec la CENI, était le tout premier grand contrat que l’agence Flavio voyage décrochait depuis sa création.
Ce qui a le plus retenu l’attention de la Cour dans ses explications, c’est du fait que c’est à Mohamed Kébé que la CENI a remis le chèque de la première tranche, d’un montant de deux milliards GNF, qu’elle devait payer à l’agence Flavio voyage.
Ce n’est qu’après une semaine, que le directeur général de Flavio voyage fut informé par Mohamed Kébé.
« Il m’a demandé si j’ai un compte je lui ai dit que je suis logé à UBA, alors nous sommes allés à la banque pour endosser le montant de 2 milliards au compte de Flavio voyage. Ainsi, il a exigé que je fasse un chèque de 2 milliards à son nom, chose que je n’ai pas accepté parce que je ne voulais pas perdre ma crédibilité auprès de la banque. Quand j’ai fini de faire la remise de mon compte puisqu’il insistait j’ai émis un chèque de 2 milliards dans le compte de Kébé. Mais j’ai fait exprès de rater ma signature pour ne pas qu’il perçoive le montant. Malgré cela, il avait reçu un milliard neuf cent millions GNF, et moi j’ai finalement eu 100 millions GNF », a-t-il expliqué.
Selon lui, ils étaient parvenus à un règlement à travers un protocole d’accord qu’ils avaient signé.
De son côté, le ministère public a dit en être étonné qu’il n’y ait aucun document comptable qui accompagne le contrat de trois milliards qu’il a paraphé avec la CENI. Il déclare d’ailleurs que c’est plutôt à Mohamed Kébé que la CENI a payé les deux milliards et non à Facinet Camara.
Pour sa part, l’avocat de la partie civile, Me Bernard Saa Dissi Milimouno a indiqué qu’au regard des déclarations du prévenu à la barre, tout porte à croire qu’il y a bel et bien eu enrichissement illicite et blanchiment des capitaux. D’après lui, à cette phase, la partie civile est conforté dans sa position.
L’affaire a donc été renvoyée au 11 mai prochain avec la comparution de Mohamed Kébé, en traitement en Côte d’Ivoire.
A suivre !