Ce samedi 23 juillet à l’occasion d’une plénière au palais du peuple, le ministre du budget a présenté au Conseil National de la Transition (CNT) le document de programmation budgétaire pluriannuelle 2023-2025, en présence du ministre du premier ministre par intérim Dr Bernard Gomou et du ministre de l’économie, des finances et du plan.
L’occasion était ainsi offerte au ministre, d’exposer aux membres de cet organe dans un langage moins technique, ce document.
Dans sa prise de parole pour l’ouverture de cette plénière, Dr Dansa Kourouma a expliqué que cette activité constitue une épreuve pour mettre en pratique, les notions acquises lors des quatre jours d’atelier récemment organisé à l’intention des conseillers de l’institution.
« Chers conseillers nationaux, cette session plénière du débat d’orientation budgétaire nous offre l’opportunité de mettre à profit les compétences et connaissances acquises lors de l’atelier de renforcement de capacités sur la connaissance du processus budgétaire en vue d’accomplir pleinement les missions que nous a prescrits l’article 57 de la Charte de la transition pour répondre efficacement aux attentes des citoyens sur toutes les questions budgétaires », a-t-il lancé.
En plus de l’impact du Covid-19, l’économie mondiale, selon le ministre de l’économie, des finances et du plan Lanciné Condé, est durement impactée par la crise russo-ukrainienne. En dépit de cet état de fait, les perspectives de l’économie guinéenne restent plus ou moins résilientes.
« Elles (perspectives) sont projetées à 5,1% pour 2022 contre 4,9% en 2021. Sur la période du document de cadrage pluriannuel du budget 2023-2025, elles devraient se situer à 6,1% en moyenne annuelle soutenue par tous les secteurs économiques. Cette évolution s’expliquerait en partie par la réalisation des actions publiques prévues dans les différents documents de politique sectorielle ainsi que par la reprise de l’activité dans tous les secteurs suite à la fin de la pandémie espérée du Covid-19. La valeur ajoutée du secteur primaire devrait croître de 4,4% en 2022 contre 5,6 en 2021. De 2023 à 2026, elle augmenterait à un taux de 5,8%. Le taux de croissance du secteur secondaire atteindrait 7,5%. C’est le principal pool dynamique de l’économie guinéenne en 2022 et à 6,1% en moyenne annuelle durant la période 2023-2026 soutenue par le secteur minier et les perspectives associées. La croissance du secteur tertiaire sera de 3,4% en 2022 et de 5,7% pour la période 2023- 2026. Cette perspective résulterait de la reprise des activités au niveau de tous les secteurs. La fin de la pandémie et la réorganisation de la chambre de commerce contribueront à la relance du sous secteur du commerce qui sera décisif par rapport à cette bonne perspective. L’inflation gardera sa tendance baissière. Le taux d’inflation en 2022 est projeté à 12,7% contre une moyenne annuelle de 9,8% en 2024 avant de se situer à 8% en 2026. Les réformes et l’assainissement du secteur monétaire soutiendront cette projection », a-t-il fait savoir.
Face aux conseillers nationaux, le ministre du budget Moussa Cissé a exprimé toute sa satisfaction avant d’affirmer que « le document qui leur a est présenté contient un budget prend en compte les préoccupations de tous les guinéens et des défis de développement ».
Dans ce document, les dépenses du budget de l’Etat sont projetées globalement à 127.701, 78 Mds dont 36 787, 36 Mds en 2023. Selon le ministre Moussa Cissé, la structure du budget général et particulièrement celle des dépenses courantes sur la période est constituée à hauteur de 42% par les dépenses de transfert et 37% par des dépenses de personnel.
« Les dépenses du budget de l’Etat sont projetées globalement à 127.701, 78 Mds dont 36 787, 36 Mds en 2023. Leur taux d’accroissement annuel est projeté à hauteur de 16% sur la période 2023-2025. Le budget général projeté à 124 258, 67 Mds se décompose en dépenses courantes pour 52, 62% et les dépenses d’investissement pour 48,38%. La structure du budget général et particulièrement celle des dépenses courantes sur la période est constituée à hauteur de 42% par les dépenses de transfert et 37% par des dépenses de personnel. Par rapport à 2022, le volume des dépenses courantes de 2023 baisse de 4,2% car l’investissement a été privilégié comme vecteur de la croissance de notre économie. Les dépenses d’investissement qui se chiffrent à 59 000 Mds sont financées à hauteur de 40, 85% sur ressources intérieures et s’accroissent de 41,74% en 2023 par rapport à 2022 atteignant ainsi 8,5% du PIB prévisionnel. Les projections se portent à hauteur de 12,2% en 2025», a expliqué Moussa Cissé.
Ce document note, par ailleurs des informations sectorielles notamment : les infrastructures bénéficient de 36,46% de l’enveloppe globale. Les allocations projetées en 2023 progressent de 41, 2% par rapport à 2022. La part du FINEX représente 58,70% du financement du secteur. L’administration générale bénéficie de 23,94% des allocations des dépenses d’investissements dont 62,24% de ressources intérieures. Le secteur mines-industrie-eau-énergie bénéficie de 18,04% des allocations en 2023 contre 8,9% en 2022. Les dépenses du secteur social représentent 11,66% du total des dépenses en 2023.
MohamedNana Bangoura