Depuis plus d’une semaine, les boutiques et points de vente des produits pharmaceutiques sont fermées par les autorités dans la commune urbaine de Kankan.
Cette opération fait suite à la décision du procureur spécial de la cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF).
Rencontré, ce samedi 24 septembre 2022, le coordinateur régional de la maison des organisations de la société civile (MAOG) à Kankan, a dans une interview accordée à notre correspondant a énuméré certains problèmes liés à la fermeture des pharmacies non agrées dans la région.
« Le nombre de pharmacies agréées dans la région est insuffisant. Les préfectures de Mandiana et de Kérouané sont sans pharmacies agréées. On remarque un éloignement inédit des populations aux structures sanitaires et pharmacies agréées dans nos collectivités (…). Il faut même dire que l’ensemble du personnel de la santé prennent des produits chez les pharmacies non agréées. Aujourd’hui, on constate que les pharmacies agréées sont en rupture de produits, parce que les pharmacies non agréées ont refusé de les approvisionner. Souvent même les médicaments qu’ils prennent chez les non agrées sont vendus à un prix exorbitant. Cette décision a occasionné le trafic irrégulier des médicaments par des individus opportunistes », a-t-il dénoncé
Cet acteur de la société civile demande aux autorités d’accorder un délai de trois mois aux acteurs non en règle, afin de se régulariser et écoulées les produits qu’ils détiennent.
« Je sollicite auprès des autorités actuelles, la réouverture des pharmacies et cliniques non agréées pour un délai moratoire de trois (3) mois. De régulariser le système d’approvisionnement des structures sanitaires et pharmacies agréées en stock de produits pour une longue durée. Faciliter l’obtention des agréments pour les spécialistes (Pharmaciens et Médecins) », a-t-il plaidé
Pour finir, il cite quelques pistes de solutions pour assainir complètement le secteur pharmaceutique en Guinée.
« Pour nettoyer ce secteur dans notre pays, on doit réduire le nombre d’importateurs de produits pharmaceutiques de 10 à 4 à l’instar de certains pays de la CEDEAO pour faciliter le contrôle de qualité des produits. Recruter les pharmaciens spécialistes dans les pharmacies non agréées. Fermer les cliniques ouvertes par les agents de santé non qualifiés, tel que les ATS et Infirmiers d’Etat non habilités, sanctionner les douaniers et leurs complices importateurs de faux médicaments, de produits périmés et autres dont la vente est interdite sur le Marché, Homologuer les prix des produits pharmaceutiques sur toute l’étendue du territoire, à l’image du carburant », a proposé le coordinateur de l’antenne régionale de la MAOG à Kankan
Cheick Mamady Condé, correspondant régional de mosaiqueguinee.com à Kankan