Mercredi 28 septembre 2022, la justice guinéenne a donné le coup d’envoi du procès du massacre du 28 septembre 2009 (et jours suivants) au stade de Conakry.
Ce procès qui se veut historique, se déroule sous l’œil vigilant de l’opinion nationale et internationale.
L’organisation rapide de ce procès par le CNRD s’explique, selon Mamadou Taran Diallo, ancien ministre de l’unité nationale et de la citoyenneté sous Alpha Condé, par le fait qu’un travail de profondeur et très sérieux avait été abattu par le régime déchu.
« Au haut commissariat des droits de l’homme, chaque pays présente un rapport quinquennal. On en a présenté en 2015 et en 2020. Dans ce rapport, le procès du massacre du 28 septembre est bien revenu. Beaucoup de questions sont revenues sur ce procès. On s’était vraiment engagé à le faire. Et comme vous le savez, depuis 2010, un comité de pilotage a été mis en place. Tout avait été fait et tout avait été bouclé en 2017. Quand on est revenu en 2020, le président Alpha Condé a décidé de bâtir l’enceinte qui va abriter ledit procès. On a reçu 12 recommandations pour la réalisation de ce procès. On a fait la pose de la première pierre du bâtiment qui abrite le procès aujourd’hui et la recherche de financement avait aussi été engagée (…). L’organisation d’un procès comme ça est précédée par des enquêtes, des investigations, des auditions et tout ce qui s’en suit. Le CNRD n’a pu aussi rapidement organiser ce procès que sur la base de l’existence de tout ce qui avait été fait. C’est un processus, une chaîne. Ils ne sont pas partis du néant. Depuis 2009, il y avait un travail en profondeur, très sérieux qui était en train d’être fait. On pourra d’ailleurs juger l’efficacité de ce travail durant tout le procès », a-t-il expliqué.
Poursuivant, cet ancien ministre prie pour la réussite de ce procès, car estime-t-il, ce sera un élément fondamental d’appréciation et de notation de la justice au temps du CNRD.
« Je pense qu’il faut saluer le fait que ce procès se tient sur la base de toutes les enquêtes préliminaires qui avaient été faites, toutes les études et toutes les recherches. Il faut maintenant prier qu’il se déroule normalement parce qu’aujourd’hui, tant sur le plan national qu’international, nous sommes suivis et regardés. Il faut que ce soit un procès réussi autant pour les victimes, que les coupables. La réussite de ce procès sera un élément d’appréciation et de notation de notre justice, de sa capacité à mener le jugement », a-t-il laissé entendre.
MohamedNana Bangoura