Engagés pour défendre l’honneur de leurs clients, les avocats de la défense ont soulevé plusieurs exceptions qui entacheraient, selon leurs mots, la bonne tenue d’un procès juste et équitable dans la phase de l’instruction préparatoire du procès portant sur l’affaire du massacre du 28 septembre 2009.
A la reprise des audiences, ce mardi, Me Paul Yomba Kourouma et Me Lancinet Sylla, conseils du commandant Aboubacar Diakité alias Toumba, présumé cerveau desdits crimes, ont dans les exceptions qu’ils ont soulevées, botté en touche l’ordonnance de renvoi, les rapports et certificats médicaux fournis par certaines victimes. Ils ont également invité le juge à souscrire à l’irrecevabilité de certaines parties civiles « ce sont des documents qui ont été délivrés par complaisance », lâché Me Sylla.
Pour Me Paul Yomba, la nécessité de son évacuation sanitaire s’impose aujourd’hui de peur que le pire ne se produise.
« M. Aboubacar Toumba Diakité a été incarcéré depuis le 14 mars 2017. Depuis ce jour, il a cessé de voir le soleil. Il n’a vu les juges que trois fois. C’est aujourd’hui qu’il voit le jour grâce à son extraction. Il n’a jamais vu un médecin », a-t-il déploré devant le président du tribunal.
C’est en détention poursuit-il : « que Toumba a développé une pathologie carcérale, la hernie de la ligne blanche (…) En l’état, il s’agit d’un grand malade. Il se soigne par automédication. C’est un malade qui va être jugé devant les organisations nationales et internationales », ajoute-t-il.
A en croire l’avocat, le mandat de dépôt de leur client n’a jamais été renouvelé par les magistrats : « nous sollicitons sa mise en liberté afin qu’il puisse aller se faire soigner et renvoyer ce procès jusqu’après son traitement. C’est un grand malade qui va se défendre contre plus de 500 témoins. Il est souhaitable qu’il soit dans les mêmes conditions que ces pairs. La perte ultime risque d’arriver si vous le forcez à comparaître », a prévenu Me Paul Yomba.
De son côté Me Sidiki Bérété un des avocats de CéCé Raphaël Haba et Marcel Guilavogui dira que leurs clients n’ont jamais été renvoyés pour incendie volontaire et pillages alors que dans la cellule de citations ils sont poursuivis pour complicité et viol : « Nous demandons la nullité de la cellule de citations qui est en porte-à-faux avec l’ordonnance de renvoi. Les cellules de citations sont nulles et de nul effet. Annulez l’acte de saisie et permettez à nos clients de renter à la maison. Leur détention est arbitraire, l’acte de détention est caduc et arbitraire et est en porte-à-faux avec la législation. M. Marcel Guilavogui a fait 12 ans de détention », a-t-il indiqué.
A suivre…
Alhassane Fofana