À l’issue de trois jours de réflexions approfondies et des échanges fructueux et francs assortis de propositions et de recommandations nécessaires à l’amélioration permanente de la fourniture du courant électrique, les travaux des états généraux de l’énergie consacrés au sous-secteur de l’électricité, ont pris fin ce vendredi 9 juin à Conakry.
À l’initiative du ministère de l’énergie de l’hydraulique et des hydrocarbures, ces états généraux marquent une étape cruciale dans la quête de la transformation et de l’amélioration du secteur énergétique, gage de tout développement socio-économique.
Des l’avis des experts, la Société Électricité de Guinée (EDG) vent à perte l’électricité à cause de son système tarifaire incohérent, ne répondant pas à une logique économique.
L’équilibre financier du secteur nécessite des réformes en ce sens qu’il a un tarif social très bas dû à la vulnérabilité de la population. Par conséquent, cet équilibre financier nécessite des actions structurelles et opérationnelles planifiées.
L’ensemble des diagnostics posés ainsi que les solutions idoines apportées, lors du dernier panel de haut niveau animé par des membres du gouvernement ont renforcé le Directeur Général de EDG dans ses réformes.
Pour Laye Sékou Camara, le travail doit continuer pour davantage satisfaire la population. Toutefois, la principale difficulté reste la vente de l’électricité à un prix dérisoire.
« L’électricité que nous achetons, nous le vendons à un prix dérisoire. Mais il faut que les citoyens comprennent l’effort de l’État en mettant la main dans leurs poches. C’est pourquoi les gens doivent mesurer l’utilisation de l’électricité. C’est pour cela qu’on a eu beaucoup de difficultés pendant le mois de carême avec l’utilisation exponentielle du courant. Aujourd’hui, on est en train de déployer les compteurs prépayés. Il faut que les gens comprennent que ces compteurs sont la solution pour tout le monde. Je demande aux populations guinéennes, d’accepter de payer les factures d’électricité. C’est ce qui va permettre à l’EDG d’assurer son travail. Si on n’utilise pas bien l’énergie, on risque d’avoir des problèmes, sa consommation est à l’image du téléphone », a-t-il invité.
En prenant part à cette cérémonie de clôture, le ministre du Budget a mis en avant le problème de subvention de l’électricité par l’État.
« Pour chaque guinéen connecté, l’État doit payer une subvention de 1 600 et quelques francs par kilowatt heure. Ce qui fait un total de 3 500 milliards GNF par ans, ce qui représente le montant de notre déficit, de nos ressources minières, ce qui n’est pas soutenable. Si nous ne trouvons pas la réponse à cela, c’est qu’on va se réveiller un jour sans courant, parce que ce qui nous permet de le financer n’est pas là, et l’État ne peux pas continuellement payer pour des gens. Il faudrait donc que ce message arrive à nos concitoyens, et que l’on commence à consommer selon chacun ses capacités », dit-il.
Dans son discours de clôture, le ministre de l’énergie de l’hydraulique et des hydrocarbures a exprimé la reconnaissance du gouvernement aux Partenaires Techniques et Financiers (PTF), aux Représentants du corps diplomatique et consulaire, pour leur soutien dans le cadre de I’organisation de ces états généraux ainsi que les intentions exprimées pour l’accompagnement dans la mise en œuvre des recommandations y afférentes.
D’après Aly Seydouba Soumah, les conclusions et recommandations pertinentes qui ont découlé de ces états généraux, serviront à coup sûr le Ministère I’Énergie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures à l’élaboration et la soumission au Gouvernement d’un plan d’actions pour le renforcement du sous-secteur de l’électricité, qui sera, à temps opportun, intégré dans un plan stratégique global du secteur.
Enfin, il a invité les citoyens à s’acquitter de leur facture et à consommer l’électricité de façon raisonnable
Alhassane Fofana