Le ministre de l’agriculture et de l’élevage, Mamadou Nagnalen Barry était face à la presse ce vendredi 7 juillet 2023, pour évoquer la campagne agricole, toutes les mesures prises pour sa réussite et également celles concernant le secteur de l’élevage.
D’entrée, le ministre Nagnalén a précisé que depuis le 5 septembre, « le secteur de l’agriculture est en train de connaître un changement radical non seulement au niveau de son fonctionnement mais aussi au niveau des activités sur le terrain ».
« Cela est rendu possible grâce à une concentration sans précédent, des ressources de l’Etat sur le secteur de l’agriculture. De 2022 à maintenant, le budget du ministère est passé d’environs 600 milliards, à plus 1900 milliards de nos francs. Ce qui fait une augmentation de plus de 200% en moins de deux ans », a-t-il dit.
Ce budget, sans précédent, a permis de soutenir le secteur agricole et les acteurs évoluant dans ce secteur. Aujourd’hui, soutient le ministre, la refondation verte prônée par le département sous le leadership du président de la transition, avec ses cinq axes, est en marche. À date et dans le cadre de la campagne agricole de cette année, 350 tracteurs ont été mis en service et l’objectif est d’attendre 500.
« Nous avons commandé les pièces de rechange des machines que nous avons trouvées en panne et nous allons commander de nouvelles machines. Nous allons au moins commander autant de moissonneuses cette année que celles achetées les dix dernières années. Nous cibles deux cent moissonneuses batteuses au minimum et 350 si tout se passe bien. Avec ça et les tracteurs qui sont achetés, nous avons espoir que nous allons atteindre d’ici la fin de l’année, les 1000 machines agricoles cibles. À date, nous avons au moins 350 nouveaux tracteurs qui ont été mis en service, on s’attend à des nouveaux ces jours-ci pour aller graduellement vers les 500 tracteurs que nous ciblons », a-t-il dit.
Concernant également la campagne agricole de cette année, le ministre dira qu’avec la subvention de l’Etat sur le prix de l’engrais, « celui de la Guinée est très bon, à part celui du Benin ».
La refondation verte touche aussi le secteur de l’élevage
La refondation verte prônée par le département touche tous les secteurs du ministère de l’agriculture et de l’élevage, assure Mamoudou Nagnalen Barry.
« La refondation verte touche tous les secteurs du département. Dans le court terme, nous sommes concentrés sur les poulets de chaire qui constituent le type de viande que notre pays importe le plus et de très loin. Ce qui nous pousse à importer le poulet de chaire, c’est que le coût de revient du poulet local est élevé. (…). Dans le coup là, vous avez vu que c’est le maïs l’aliment principal. Si le maïs est moins cher, si on amène le prix du maïs à peut-être d 10.000, peut-être le coût du poulet va diminuer. C’est pour cela le maïs est le deuxième produit prioritaire en terme de production pour nous. Nous avons grand espoir que la production du maïs va fortement augmenter pour que les importations du maïs puissent diminuer l’année prochaine. Mais en attendant d’augmenter fortement la production du maïs, nous avons trouvé une solution alternative d’importer du maïs pour une première fois en tant que ministère. Nous allons importer un bateau de maïs. Nous trouvons injuste qu’on importe des bateaux d’engrais pour la production végétale, et ne pas pouvoir importer un seul bateau de maïs pour la production animale. Les négociations ont très avancé », a-t-il dit.
Cependant, le ministre reconnaît la faiblesse de son département dans la production de bétail. Des efforts sont fournis dans ce sens pour une très grande production de bétail pour, enfin, diminuer le coût de la viande et permettre son accessibilité.
« L’autre chose, c’est le bétail. Nous sommes entraînement faibles dans ça. Mais comme je le disais tout à l’heure, on peut être bien dans certaines choses et ne pas l’être dans d’autres. Nous importons des Zébus du Mali, c’est ce qui se retrouve globalement dans les marmites en Guinée. Il y a une certaine production vers la Guinée-Forestière et la Haute-Guinée. Les productions de bétail de la Guinée qui sont de race Namah ne sont pas riches en viande. Nous sommes en train de voir comment nous mener vers des animaux qui peuvent nous donner 500 kilos et pour cela, il n’y a pas mille chemins, il faut importer des races convoitées et faire de l’insémination artificielle. Il y a des appels d’offres internationaux pour cela non seulement pour la viande mais aussi pour le lait. Là où nous parlons, il y a un bateaux sur la mer qui es en train de nous faire venir 170 Montbéliard, qui vont faire le lait, nous ciblons au moins 500 cette année », a-t-il dit.
Évoquant l’autosuffisance en riz, le ministre de l’agriculture a soutenu que la Guinée va toujours importer du riz et si le rythme actuel continue, dans trois ans, le pays pourra produire autant de riz qu’il faut pour nourrir sa population.
« À quant faut-il s’attendre à ce que la Guinée n’importe plus de riz ? Je peux dire que la Guinée va toujours importer du riz et nous ne souhaitons pas que cela puisse s’arrêter parce que tous les pays commercent. La grande question est : à quant la Guinée aura un solde agricole positif ? Nous pouvons exporter un riz d’une qualité X et importer un riz d’une qualité Y. Tout le monde importe du riz et il ne faut pas que les gens s’attendent à ce qu’un jour, on ne retrouve plus riz importé sur le marché, on importer tous les jours. Le plus grand producteur du riz dans la sous-région est le Nigeria, mais le Nigeria importe deux fois plus de riz que nous. Ce n’est pas parce que tu es un grand producteur que ta production suffit pour nourrir ta population. Aujourd’hui, la Guinée est deuxième producteur de riz en Afrique de l’Ouest, mais importe encore le 1/3 de sa consommation. La production de beaucoup de pays dans le monde, ne suffit pas pour nourrir leurs populations. Nous sommes deuxième producteurs de riz seulement dans la sous-région, les autres choses, les autres pays produisent plus que nous (…). Si nous continuons avec le rythme actuel, dans le court terme, nous pensons que dans trois ans, nous pourrons produire autant de riz qu’il faut pour nourrir sa population. (…). Notre objectif, c’est de nourrir d’abord les guinéens », a-t-il lancé.
MohamedNana Bangoura