Le premier ministre Amadou Oury Bah, à la faveur d’une conférence de presse, ce mercredi 13 mars, à la cellule de communication du gouvernement, à Kaloum, a invoqué les raisons du manque de courant électrique pendant cette période de ramadan.
D’entrée, il a laissé entendre que la bassesse du niveau d’eaux dans les barrages hydroélectriques, dont Kaléta, l’incendie du dépôt d’hydrocarbure à Kaloum et la pression fiscale que subissent les finances publiques justifient aujourd’hui le déficit du courant électrique.
Plus loin, le patron de la primature assure que l’Etat guinéen est en quête d’une solution palliative à l’effet d’approvisionner, d’améliorer ou de stabiliser le peu qui existe.
« Les barrages n’ont plus suffisamment d’eaux pour différentes raisons. Ceux qui font le voyage autour des barrages de Souapiti et de Kaléta peuvent constater que le niveau d’eau est particulièrement bas ; donc continuer à utiliser cette eau, c’est prendre le risque de rendre les barrages inutilisables, ça serait une grave perte pour la communauté nationale et pour le patrimoine en terme d’infrastructures de notre pays. De ce point de vue le niveau a atteint une côte d’alerte qui oblige à agir jusqu’à ce que la situation puisse s’améliorer. Deuxièmement, les conséquences du dépôt de carburant ont un effet qui impacte d’une manière ou d’une autre l’approvisionnement en carburant de l’ensemble des installations qui fonctionnent. Que ce soit le mazout, l’essence, le gasoil là aussi nous sommes impactés par cette situation qui est une véritable catastrophe nationale. Troisièmement, nos finances publiques subissent des pressions extrêmement importantes pour la satisfaction des besoins essentiels. À titre d’exemple, si par exemple l’Etat guinéen engrange des recettes de 3 mille milliards GNF, tous ces montants-là sont engloutis dans l’électricité. Ce qui fait que nous sommes dans une situation financière particulièrement tendue. Comme vous pouvez le constater, cela ne peut pas continuer ainsi (…). Aujourd’hui, nous sommes en train de chercher dans l’urgence une solution palliative pour nous permettre d’approvisionner, d’améliorer ou de stabiliser le peu qui existe pour que la situation ne se retrouve pas dégradée au-delà de ce qui est acceptable. Nous sommes en train d’étudier cette question, des alternatives réalistes sont en train d’être pris en compte, nous allons le dire pour que tout cela soit ficelés de manière à prendre en compte les contraintes techniques et financières et les contraintes de délai pour que nous puissions donner une information crédible et vrai à l’ensemble de la population et particulièrement à la population du Grand Conakry », dira-t-il.
Selon lui, il était privilégié la possibilité d’avoir un bateau avec des centrales, mais ce projet est relativement coûteux parce que cela obligerait le gouvernement de louer ce bateau, l’approvisionner en carburant pour produire l’électricité et les procédures réglementaires seront terminées, en vue d’assurer au moins 150 méga watt pour satisfaire au moins le Grand Conakry.
« Il y aura des arbitrages et des discussions, les acteurs concernés vont travailler pour donner un résultat fiable, devant conforter la volonté du gouvernement de satisfaire les besoins de la population surtout dans la période de sécheresse et Ramadan. Mais aussi tenir en compte la nécessité d’utiliser avec intelligence et parcimonie les ressources dont nous disposerons pour ne pas rentrer dans un cycle où il y a trop de dépenses empêchant des investissements futures », a conclu Bah Oury avant de tourner les talons.
Saidou Barry