Pour renforcer leurs lignes de coopération, l’UNICEF et l’Etat guinéen à travers le ministère du Plan et de la Coopération internationale ont lancé ce jeudi 8 juin à Conakry, les journées de réflexion sur le programme 2024-2028.
Cet atelier de réflexion va durer deux jours, les 8 et 9 juin 2023. Au cours de la cérémonie d’ouverture des travaux, le Représentant de l’UNICEF en Guinée Félix Ackebo, après avoir souhaité la bienvenue aux participants, a précisé que pour eux à l’UNICEF, « peu importe qui il est, peu importe où il vit, chaque enfant mérite une enfance, un avenir et une chance équitable » avant d’ajouter que c’est pourquoi son institution est en Guinée depuis 1984, « atteignant les enfants les plus difficiles à atteindre, les plus éloignés de l’aide et les plus exclus ».
Pour le Représentant de l’UNICEF en Guinée, « cet atelier est une opportunité de réflexion conjointe pour relever les défis, saisir les opportunités et explorer de nouveaux partenariats pour le bien-être des enfants vivant en Guinée », a-t-il insisté.
« Les résultats de ces échanges orienteront les choix stratégiques à prendre en compte dans la formulation du Descriptif du Document de Programme (DDP) contribuant à la protection et à la promotion des droits de tous les enfants, en particulier les plus vulnérables. Nous ne devons laisser aucun enfant, ni aucun adolescent de côté dans l’atteinte des Objectifs de Développement Durable en Guinée. Pour le prochain programme de coopération entre la Guinée et l’UNICEF, remettons-nous en question grâce à nos expériences antérieures afin d’améliorer nos résultats en faveur des enfants. Je suis convaincu qu’ensemble, nous aurons des discussions productives pour bâtir un monde où tous les enfants ont la possibilité de réaliser pleinement leur potentiel », a-t-il lancé avant de réitérer « l’engagement de l’UNICEF à accompagner le Gouvernement guinéen dans sa vision d’obtenir des résultats en faveur de tous les enfants de Guinée ».
Ces deux journées de réflexion permettront également de passer en revue les progrès qui ont été réalisés avec l’apport de l’UNICEF durant les cinq dernières années et de planifier, revoir les gaps que les deux parties n’ont pas pu atteindre, les indicateurs encore faibles et de voir dans quelle mesure les deux parties pourront avoir un programme qui puisse répondre aux besoins des enfants en Guinée.
Plaidant la cause de ses semblables, la représentante du parlement des enfants de Guinée, Hawa Jude Tounkara a affirmé que malgré les progrès enregistrés par les efforts conjugués du gouvernement et de ses partenaires techniques et financiers, « le chemin reste encore long pour l’atteinte des objectifs escomptés en faveur de l’enfant Guinéen ».
« Dans mon pays, environ 1,2 millions d’enfants ne sont pas scolarisés, 91% des filles scolarisées ne terminent pas le premier cycle de l’enseignement secondaire à l’âge légal et ce taux atteint 97% en zone rurale. Je constate donc que le système éducatif guinéen est inégalitaire. Les zones urbaines sont favorisées par rapport aux zones rurales, les garçons sont privilégiés par rapport aux filles. Je me pose certaines questions notamment : comment un enfant peut-il avoir une bonne éducation si les enseignants vivent dans des conditions précaires et n’ont pas les compétences requises ? Comment peut-on envisager de scolariser tous les enfants de notre pays si ceux qui sont déjà à l’école n’ont pas une éducation de qualité ? Chaque jour, de nombreux enfants dans mon pays sont mutilés, violentés et traumatisés. (…). Au nom des enfants de Guinée, je plaide pour la construction d’établissements d’enseignement publics accessibles à tous, sans aucune discrimination pour tous les enfants (filles, garçons, les enfants porteurs de handicap ou vulnérables). Je plaide pour la mise à disposition de suffisamment d’enseignants compétents, notamment pour les enfants vivant en zone rurale. Je plaide pour le respect de la loi, les violences sexuelles doivent être sévèrement punies. Je plaide pour l’interdiction de l’exploitation des enfants sous toutes ses formes. Je plaide pour la création d’un monde où nous les enfants de Guinée, pouvons grandir dans un environnement égalitaire, sain et où on peut s’épanouir », a-t-elle sollicité.
Pour sa part, avant de donner le coup d’envoi de cet, la ministre du Plan et de la Coopération internationale, Rose Pola Pricemou a dit avoir pris bonne note des déclarations du Représentant de l’UNICEF et de la représentante du parlement des enfants de Guinée.
Ainsi, elle a invité les participants à ces journées de réflexion, à « sortir avec des éléments clés qui permettront d’avoir un plan d’actions clair, à fort impact mais surtout réaliste ».
Par ailleurs, cette cérémonie de lancement a aussi été marquée par la minute de silence observée par les participants, à la mémoire des élèves morts par noyade alors qu’ils se rendaient à leur centre d’examen à la veille du lancement officiel des épreuves du Certificat d’Etudes Elémentaires (CEE).
MohamedNana Bangoura